Des nouvelles de la démocratie

Publié le par Chorrillana

A priori, elle se porte plutôt pas trop mal au Pérou. 19,9 millions d'électeurs étaient appelés à voter ce dimanche 10 avril pour élire le successeur de l'actuel Président de la République, Alan García. Le climat laisse penser que les élections se sont déroulées de manière démocratique; onze candidats se présentaient, dont cinq conformaient l'équipe de tête. Une équipe de têtes connues : un ex-ministre, Kuczynski; un ex-Président de la République, Toledo; la fille d'un autre ex-Président, Fujimori; l'ancien maire de Lima, Castañeda; et le candidat malhereux au second tour des élections de 2006, Humala.

Voici donc le panorama qu'on avait jusqu'hier soir :

 

Peru-Candidatos-presidenciales

Castañeda, Toledo, Fujimori, Humala, Kuczynski

 

Et voilà ce que l'on a aujourd'hui :

 

keiko-ollanta

 

Je ne ferai pas un topo très long sur les idéologies politiques des uns et des autres mais vous donnerai mon humble point de vue :

Le second tour se tiendra le 5 juin et verra s'affronter (a priori, le décompte des voix n'étant pas totalement achevé) Ollanta Humala et Keiko Fujimori. L'écrivain et Nobel de littérature 2010, Vargas Llosa, même s'il est d'un ton politique libéral que je ne soutiens guère, disait il y a longtemps déjà que les Péruviens devraient choisir entre le cancer en phase terminale ou le sida, puis hier il a argué que le Pérou était entre le suicide et le miracle. Pas de miracle néolibéral finalement, juste la promesse d'un gouvernement autoritaire, assumé soit par un militaire national-socialiste, proche de Chávez, dont le discours officiel s'est largement radouci mais qui a promis, entre autres belles choses, de controler la presse - et soit dit en passant, de lutter contre la corruption et la pauvreté, comme ses adversaires. C'est sans aucun doute le candidat qui a le discours le plus à gauche, il est soutenu par une large majorité de Péruviens issus de zones rurales, exclus de la croissance économique qui a dépassé les 8 % l'an dernier. Soit, d'autre part, le pouvoir pourrait etre assumé par la très populiste fille d'un autocrate condamné pour crimes contre l'Humanité en 2009, qui a promis de poursuivre la politique menée par son père dans les années 1990. Quel que soit le résultat final le 5 juin, les Droits de l'Homme n'ont probablement pas un avenir très rose en ces parages. Voyez plutôt :

 

keiko-ollanta2

 

Certains disent que Humala serait passé dans une veine de gauche à tendance Lula plutôt que Chavez. A voir... s'il l'emporte dans deux mois. La bataille aux compromis et pour la récupération des voix est ouverte.

 

 

PS : Le vote au Pérou est obligatoire jusqu'à 70 ans, sous peine d'amende.

PS 2 : Lula, que l'on sache, ne porte pas de tee-shirt rouge et ne fait pas de salut militaire.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
<br /> Deux candidats dont chacun ont des membres de leur famille derriere les barreaux...<br /> <br /> <br />
Répondre